La puissance de charge reste une préoccupation majeure pour les conducteurs de véhicules électriques faisant installer une borne de recharge à domicile.
Si elle n’est pas suffisamment élevée, la disponibilité du véhicule est affectée. Les professionnels suggéreront la mise en place d’une wallbox monophasée pour remédier au problème. Cependant, ce type de borne de recharge est quelque peu exigeant sur le plan technique et budgétaire.
Qu’est-ce qu’une wallbox triphasée ?
Les appareils électriques peuvent être alimentés en courant alternatif monophasé ou triphasé. Le premier type de courant utilise une seule phase, le second nécessite trois phases. Comme la puissance électrique est délivrée par trois phases au lieu d’une, l’intensité du courant parvenu à l’appareil est beaucoup plus importante. La plupart des appareils électroménagers fonctionnent en monophasé, mais dans le cas de certaines bornes de recharge, une alimentation en triphasée est nécessaire si on veut qu’elles marchent correctement.
La wallbox triphasée se distingue par une puissance de charge élevée. Elle va de 11 à 22 kW. Une puissance élevée signifie qu’elle recharge le véhicule électrique plus rapidement qu’une borne monophasée de 3,7 ou de 7,4 kW. Cependant, une borne triphasée ne donne le meilleur d’elle-même que lorsque les conditions sont optimales. Il existe un large choix de bornes murales triphasées sur le marché. Parmi les plus performantes figurent la Wallbox Copper SB et la Juice Booster 2.
Wallbox triphasée : pour quels types de voitures ?
Le modèle du véhicule tient un rôle essentiel concernant la vitesse de chargement. Tous les modèles de véhicules électriques ne supportent pas une vitesse de charge élevée. Avant d’envisager de mettre en place une wallbox triphasée, il est conseillé de se renseigner sur les caractéristiques de charge de la voiture. Il existe des véhicules ne pouvant se charger que jusqu’à 3,7 kW (16 A) ou jusqu’à 7,4 kW (32 A) en monophasé. Ce sont généralement les modèles hybrides rechargeables ou les petites citadines électriques dotées d’une batterie de petite taille. Ceux-là ne sont pas compatibles avec la borne triphasée.
En revanche, de plus en plus de modèles acceptent la charge en triphasé avec une capacité maximale de charge de 11 kW ou de 22 kW. Dans cette dernière catégorie, les circuits électriques triphasés sont recommandés si on souhaite bénéficier de taux de charge maximum. Si le véhicule accepte le courant triphasé, il peut récupérer entre 65 et 130 km d’autonomie en une heure de charge.
Quelles sont les conditions pour installer une wallbox triphasée ?
Au vu de ce qui précède, la borne de recharge triphasée est un appareil électrique exigeant, surtout si on le compare avec la borne monophasée. Pour qu’elle puisse être installée à domicile, il faut disposer d’un courant alternatif triphasé. Le problème est que la plupart des ménages bénéficient d’une alimentation électrique monophasée. Le courant est transporté par deux câbles dont une phase et un neutre. Pour que l’installation d’une borne de recharge triphasée soit possible, il faudra convertir l’installation électrique monophasée en triphasée. Cette opération requiert des travaux plus ou moins conséquents et nécessite un budget à part. Mais une fois en place, le courant triphasé fournit une puissance jusqu’à 36 kVA tandis qu’un courant monophasé procure au maximum 12 kVA. L’alimentation triphasée est plus courante dans les locaux commerciaux et les bâtiments professionnels.
Quel est le coût de l’installation d’une wallbox triphasée ?
Logiquement, l’installation d’une borne de recharge triphasée est plus onéreuse par rapport à celle d’une wallbox monophasée. Si en moyenne on compte 1 200 euros pour un équipement monophasé de base, pose comprise, il faut prévoir plus de 2 000 euros pour la borne de 11 kW et plus. Il existe deux raisons à cela. La première est que la wallbox triphasée est plus chère à l’achat. Si on prend l’exemple des modèles cités précédemment, les tarifs atteignent 1 200 à 1 700 euros. L’autre facteur influant sur le prix d’installation d’une borne triphasée est le prix d’installation à proprement parler. Les services d’un professionnel IRVE coûtent en moyenne 700 euros, mais avec une borne de recharge de cette puissance, il faut des câbles aux bonnes dimensions dont le prix est plus cher. D’une manière générale, la pose d’une borne de recharge triphasée nécessite un plus grand budget. Il est toutefois conseillé de comparer les offres afin d’optimiser les coûts.
Quelles sont les dépenses supplémentaires à prévoir ?
Dans la majorité des cas, il est nécessaire de convertir le réseau électrique local pour mieux installer une wallbox triphasée. Pour effectuer la conversion, il faut contacter son fournisseur d’énergie. Celui-ci transmettra la demande du client à Enedis, qui réalisera la prestation. Le changement de compteur électrique engendre trois coûts distincts. On doit d’abord compter les coûts d’installation d’un nouveau groupe de fuite à la terre. Pour changer l’armoire à compteurs, il faut prévoir un budget de 125 euros. Ensuite, il y a les frais d’augmentation de la tension par le gestionnaire de réseau qui représentent environ 200 euros. Une fois ces frais ponctuels réglés, le client devra payer une redevance annuelle permanente estimée à 800 euros pour une connexion de 3 x 35 A, sans compter la hausse des tarifs électriques pour une puissance d’abonnement supérieure.
Existe-t-il une aide à l’installation d’une wallbox triphasée ?
La wallbox triphasée est éligible aux aides publiques pour l’installation de bornes de recharge, mais dans certaines conditions. La plus importante est qu’elle doit être installée par un professionnel qualifié IRVE. Sans la preuve de l’intervention de ce professionnel, aucune subvention n’est accordée. La mention IRVE est essentielle pour la sécurité de la recharge et des utilisateurs. Les particuliers bénéficient du crédit d’impôt borne de recharge de 300 euros par borne, montant plafond qui devrait monter à 500 euros à partir de 2024. Si le logement a été achevé depuis plus de 2 ans, une TVA réduite à 5,5% est appliquée au titre de rénovation pour une meilleure performance énergétique. Quant aux résidents des immeubles collectifs, ils ont droit à une prime ADVENIR de 50% des dépenses dans la limite de 960 euros pour une solution individuelle et 1 660 euros pour une solution collective.
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